Cet article, consacrée à notre voyage à Istanbul, est dédiée à une personne qui m’est particulièrement chère.
Dans l’une de tes dédicaces faite au fronton de ton livre, tu m’invitais à poursuivre les pages d’un ouvrage qui se terminait là où commençait ma vie. Oui, ce blog n’est pas un livre. Ses mots n’ont même pas vocation à être couchés sur papier (du moins pas pour le moment), tant les lignes qui le rempliront ne devraient pas avoir la même charge historique, ni la même charge émotionnelle. Non, ces lignes ne méritent pas de partager le même livre. Au mieux, elles pourraient être l’esquisse d’un nouveau chapitre. Celui du retour aux sources, à travers deux voyages initiatiques qui nous ont menés sur les terres de nos ancêtres : la Turquie et l’Arménie. Deux pays, deux cultures, deux peuples qui ont cohabité difficilement, avant d’entamer une séparation douloureuse.
De ces deux pays, nous tenons un héritage aussi précieux qu’éphémère : l’histoire d’une famille, l’histoire de notre famille. Et c’est justement parce que tu ne voulais pas voir cet héritage disparaitre que tu nous as donné l’idée, l’envie mais surtout les moyens d’accomplir notre devoir de mémoire. Nous sommes donc partis sur les traces de nos aïeux, empruntant le chemin inverse du leur, dans d’autres conditions, à une autre époque et en des temps biens différents.
Tu m’as souvent répété que tu souhaitais m’entendre prononcer un discours. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais peut-être est-ce lié à la pudeur qui pèse sur notre famille. La même qui nous empêche de dire au quotidien l’amour qu’on porte aux nôtres, l’amour qu’on te porte et l’admiration qu’on te voue.
Ce n’est donc pas un discours que je t’offre, ni ce blog, mais les photos et les mots dont il n’est que le support. Je me suis laissé dire que l’homme de lettre que tu es préfèreras lire et relire le journal – illustré – de notre voyage, dans le calme et la tranquillité, plutôt que d’écouter un rapide compte rendu, bâclé et incomplet, fait dans la joie et le tumulte de nos retrouvailles.
Merci. Merci pour ton amour, ta présence, ta confiance. Surtout, merci pour l’histoire dont tu nous a fait les dépositaires.